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MONOLOGUE DU ROI DES ANIMAUX

Dans les catacombes du musée
se couvrent de poussière les pipeaux,
la défense de mammouth,la dent du cachalot
et autres babioles…
Homme!
Ecoute le Roi des très patients animaux.
et pardonne le ton
pas tellement souverain
de mes paroles.
Je suis le dernier lion.
Mais qu'élèvent à ma place la voix:
la biche que le piège étreint,
le smog énorme rampant sur la terre.
Et la famille de dauphins aux abois,
que -
pour t'amuser -
tu pourchassas huit jours
en hélicoptère.
Puisses-tu rencontrer le ramier intoxiqué
qui meurt,
la tanière de blaireau dévastée,
la fourmilière qu'on brûle,
le saumon assommé,
la girafe
           grelottante de peur,
et le signe qu'on tire,
et les mouettes -
                  jusqu'au cou dans le fuel.
Que tous
            ils se lamentent,
interrogeant ce siècle de malédiction.

Qu'ils contournent,
      craintifs,
                  le moindre engin mécanique…
Frère humain,
Tu es
-sans contredit-
sommet de la création.
Mais dis-moi,
ou et quand
            as-tu vu un sommet
                                    dépourvu d'assises?
Tu te tiens à la barre.
Prophétises.
Commandes à l'univers.
On ne veut ni ne peut
                        discuter avec toi.
Tu es le maître.
Mais sans nous,
- imagine seulement! -
la mer restera-t-elle la mer?
Mais sans nous,-comprends donc!-
La terre sera-t-elle la terre?
Les mollusques seuls
Survivront dans le taciturne désert
                                          bétonné.
L'océan va s'étendre
En immense mare putride!
Je ne cherche pas à t'effrayer.
Mais trop solides sont tes rets.
Et le tir de tes superbes fusils
      devient beaucoup trop rapide.
La vie est faite ainsi.
Nous sommes bons pour l'empailleur.
      C'est notre lot.
Tout t'appartient!
Rien n'est à nous sur la planète.
Tes zoos sont parfaits.
Malheureusement, dans ses enclos
Nous ne sommes plus nous-mêmes,
      Depuis belle lurette…
La vie est faite ainsi.
Avec toi
      Nous n'avons pas su nous arranger.
Le crépuscule discret
Va couvrir notre fuite inaudible de son silence.
Nous partons
      Dans l'histoire,
                          De cette terre affligée;
Les petits d'homme se souviendront de nous.
Et verseront des larmes…
Nous, les bêtes vivantes.
Nous, duveteux monceaux de tiédeur.
Cela doit être vrai -
            Chaque jour
                        Le monde
                              Devient plus féroce!...
Te regarde mon peuple,
Tellement décimé à cette heure.
Te regarde sans ciller.
      Et presque sans regret ni reproche.
Sans récriminer.
Sans rien demander.
La chance n'est pas une proie,
Que peuvent saisir nos griffes,
      Nos palmes, nos trompes…
De ma crinière grise j'arrache la couronne de Roi!
Je rugis d'impuissance…
Et que pourrais-je bien faire d'autre?